Archive | résilience RSS feed for this section

#psychiatrie #politique #education / Dits « centres experts », #résilience affable, et diagnostics rapides. L’effervescence du #marketing bienveillant en place d’une écoute subjectivante.

6 Juil

La destruction en marche…c’est pas du cinéma !!

Soigner par les algorithmes ?

FONDAMENTAL, créée en 2007, (packaging et naming commercial pour un marketing bienveillant) à l’initiative du ministère chargé de la recherche, constitue le fer de lance de cette réorganisation des soins psychiques. La campagne victorieuse menée par Nicolas Sarkozy pour cette élection fait l’objet d’une information judiciaire depuis 2013 pour une suspicion de financement illégal.

Cette fondation milite pour l’ouverture de « centres experts » capables de formuler des diagnostics rapides et promeut une recherche qui permettrait la découverte de marqueurs biologiques ou génétiques de la maladie mentale. Elle réunit la clique des ténors de la mascarade psychiatrie et compte parmi ses mécènes ou partenaires AstraZeneca, Janssen France, société pharmaceutique de Johnson & Johnson, Sanofi, Servier, Roche, les cliniques psychiatriques Clinea, Doctissimo, mais aussi Bouygues, Artémis, la holding de la famille Pinault, Dassault, ainsi que l’Institut Montaigne.

Les pratiques décrites par des personnes hospitalisées évoquent le film
de Milos Forman « Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975) » : ainsi Marius Jauffret, qui raconte son admission sous contrainte à 25 ans pour ivresse aiguë sous le prétexte aberrant de prévenir une complication tardive de l’alcoolisme chronique; ou la slameuse Treize, longtemps assommée de psychotropes jusqu’à une providentielle « fenêtre thérapeutique», qui lui permet de découvrir qu’elle vit mieux sans médicaments.

Des témoignages corroborant la quasi-disparition du soin relationnel, l’affaissement de l’écoute subjectivante , de la disponibilité soignante et de la pensée institutionnelle qui permet de travailler en équipe et de résister à la pente sécuritaire.

Une ultime inquiétude : celle que le diagnostic des psychopathologies les plus invalidantes – psychoses, trouble bipolaire, autisme – soit posé demain par des algorithmes, et qu’en vertu du dogme, contestable en psychiatrie, selon lequel traiter vite permet de traiter mieux, la société en arrive à neuroleptiser ses poètes, ses saltimbanques et ses adolescents révoltés.

Des centres dits experts, nasse bienveillante et résilience, influenceurs des médecins généralistes, soumis aux déterminismes liberticides et à l’apensée conformiste majoritaire.

DES CONSULTATIONS SUR DEMANDE ÉCRITE DU MÉDECIN RÉFÉRENT

Les Centres dits Experts, par soucis de légitimité, n’accueillent les patients que sur demande écrite du médecin référent (psychiatre, médecin généraliste, spécialiste…).

Cette demande doit être adressée par courrier au Centre Expert afin qu’un rendez-vous soit proposé au patient.

Nous pourrons lire du son site ⤵️

« En adressant son patient au Centre Expert, le psychiatre ou le médecin généraliste bénéficie d’un regard extérieur et des compétences pluridisciplinaires réunies au sein de chaque Centre. »

Avec, en ligne de mire, les idéologies de l’Institut Montaigne, présidée, suite à la démission de Laurent Bigorne en 2022, par Marie-Pierre de Bailliencourt, l’ancienne cadre dirigeante de Dassault Systèmes et Naval Group. Elle est une proche de Vincent Bolloré et a travaillé pour le cabinet McKinsey, Maque-qui-ne-sait.

Madame De Bailliencourt écrit : « J’ai fait étape chez McKinsey. Tout y est consacré à la performance au plus haut niveau de management de l’entreprise : le travail en équipe, l’efficacité de l’effort investi, le souci constant de l’impact et du résultat, la maîtrise de la communication. J’ai beaucoup aimé cette époque et les personnes avec lesquelles j’ai eu le plaisir de travailler. » Dans Négociations 2020/1 (n° 33), pages 193 à 208.

Des membres de McKinsey « très intrusifs »

Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron « a toujours préféré ce qui venait de l’extérieur », poursuit notre témoin. Il faut donc faire de la place à ces consultants « brillants », « au cerveau ultrarapide », tels que les décrit une ancienne cadre de McKinsey, qui a accepté de nous rencontrer à plusieurs reprises à condition que nous ne révélions pas son identité. En quittant le cabinet de conseil, celle que nous appellerons Florence, a signé des accords de confidentialité qui, assure-t-elle, « l’engagent à vie ». C’est donc téléphone éteint et à l’abri des regards qu’elle accepte de nous parler.

Florence connaît parfaitement le processus de recrutement au sein du cabinet. Les consultants embauchés « sortent tous de Polytechnique, de Centrale, des Mines, des Ponts et Chaussés, de HEC, de l’ESSEC ou de l’ESCP. Et bien sûr des MBA américains, raconte-t-elle. Mais l’ENA, ils aiment moins. Ses diplômés ont plus de mal à entrer dans le moule McKinsey. Ils sont plus conceptuels et pas assez analytiques », explique-t-elle. Est-ce de là que vient le décalage qui semble exister entre les membres de la campagne – au profil plus politique -, et les consultants de McKinsey ? « On essayait d’avoir le moins d’interactions possibles avec eux, affirme Thomas. Mais certains étaient très intrusifs. »

Voilà pour l’ambiance. Maintenant, sur le fond : combien de salariés de McKinsey planchaient sur le programme d’Emmanuel Macron ? Était-ce sur leur temps libre ou sur leur temps de travail ? Ces questions sont au cœur de l’information judiciaire ouverte en octobre 2022 par le Parquet national financier (PNF) pour « tenue non-conforme de comptes de campagne » et « minoration d’éléments comptables » concernant les campagnes présidentielles d’Emmanuel Macron de 2017 et 2022. La justice cherche à savoir si McKinsey n’a pas fourni au candidat d’En Marche des prestations qui auraient dû être comptabilisées dans les comptes de campagne. Une autre information judiciaire a été ouverte pour « favoritisme » et « recel de favoritisme » pour déterminer si McKinsey n’a pas obtenu, en échange de ces prestations, des contrats publics de manière indue, une fois Emmanuel Macron au pouvoir. Selon nos informations, de nouvelles perquisitions ont eu lieu le 22 mars dernier au domicile de Clarisse Magnin, directrice générale de McKinsey France et chez un ancien collaborateur du président de la République.