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#psychanalyse #Éducation #politique et dite #inclusion / #Université

16 Juin

L’Ecole à la maison ?

La nouvelle tarte à la crème post-Covid, la légitime déferlante appuyée symboliquement sur le fantasme du moi-tout-seul ?

Couper le cordon ?

Si l’on peut penser que l’Éducation Nationale en tirerait un bénéfice à court terme ( fermer des classes ), quid du coût social et psychique de l’arrivée différée au un-par-un, de ces enfants ou adolescents dans l’insécurité, l’insignifiance, le manque de moyens psychiques de leur parents, à leur retour dans un établissement scolaire.

Quid de ces enfants contaminés par le potentiel endoctrinement de familles acculturées et le virus de l’auto-engendrement en absence de tiers ?

Quid de ces enfants desocialisés quand ils sont parfois déjà désaffiliés ? Comment ne pas se retrouver les figures des inutiles au monde ?

L’exclusion volontaire à entendre comme retrait idéologique…

Quand le terme même d’inclusion a l’école serait potentiellement perverti par des logiques économiques et marchandes.

Comment entendre cette désintégration de la citoyenneté quand certains ont encore la faiblesse d’appréhender l’école comme lieu d’émancipation et d’élaboration d’une pensée critique “distanciée” ?

Analyser le mode d’existence d’un certain nombre d’enfants exclus du circuit ordinaire des échanges sociaux et saisir la marginalisation véritablement, comme un processus psychique inconscient.

Analyser la situation de ces enfants confrontés, à leur insu, à l’aboutissement d’une dynamique d’exclusion volontaire masquant d’autres enjeux, qui se manifeste déjà avant même qu’elle ne produise ses effets complètement désocialisants dans le temps.

“[…] mais enfin les éducateurs, à proprement parler, c’est des gens qui pensent qu’ils peuvent les aider, et que même il y aurait vraiment au moins une espèce de minimum à donner pour que les hommes soient des hommes et que ça passe par l’éducation. En fait ils n’ont pas tort du tout. Il faut en effet qu’il y ait une certaine éducation pour que les hommes parviennent à se supporter entre eux.

Par rapport à ça, il y a l’analyste. Les gens qui gouvernent, les gens qui éduquent ont cette différence considérable par rapport à l’analyste, c’est que ça s’est fait depuis toujours. Et je répète que ça foisonne, je veux dire qu’on ne cesse pas de gouverner et qu’on ne cesse pas d’éduquer. L’analyste, lui, il n’a aucune tradition. C’est un tout nouveau venu. Je veux dire que parmi les positions impossibles, il en a trouvé une nouvelle. Alors ce n’est pas particulièrement commode de soutenir une position dans laquelle, pour la plupart des analystes, on n’a qu’un tout petit siècle derrière soi pour se repérer. C’est quelque chose de vraiment tout à fait nouveau, et ça renforce le caractère impossible de la chose. Je veux dire qu’on a vraiment à la découvrir.

C’est pour ça que c’est chez les analystes, c’est-à-dire là, à partir du premier d’entre eux, que à cause de leur position, qu’ils découvraient et dont ils réalisaient très bien le caractère impossible, ils l’ont fait rejaillir sur la position de gouverner et celle d’éduquer ; comme eux, ils en sont au stade de l’éveil ; ça leur a permis de s’apercevoir qu’en fin de compte les gens qui gouvernent comme les gens qui éduquent n’ont aucune espèce d’idée de ce qu’ils font.”

Lacan, J, (1974), AUTRES TEXTES, 1974-10-29, CONFÉRENCE DE PRESSE AU CENTRE CULTUREL FRANÇAIS DE ROME.

Peinture : Mary Cassatt (1844-1926).